Mais quel est donc ce sacré qui tremble devant le rire, que les artistes font vaciller ? Quelles sont ces religions que la moquerie fait s’effondrer ? Quel est ce Dieu qui est blessé par une liberté de création capable de le contredire ? II n’existe que dans la tête vide de petits fascistes, trop contents de se transformer en templiers fous ou en djihadistes aveugles,
dansant avec les rabbins du Tea Party qui pactisent avec les mouvements néonazis anglais. Tous ceux-là ne sont-ils pas les premiers ennemis du vrai Dieu, du Dieu de tous ? Celui qui a sans doute beaucoup ri en 1545, en découvrant la gravure de Lucas Cranach, montrant le pape chevauchant une truie, avec la légende de Martin Luther : « Tu veux avoir un concile ? À sa place, reçois ma merde ! » Cette gravure ne fut ni brûlée
ni détruite. C’est ce Dieu-là qu’il nous faut.
Jean-Michel Ribes
extrait de l’article publié dans Le Monde du 4 nov 2011
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